🇫🇷 (3) - La carte de qui tu es (1/2)
Si toi aussi tu n'as aucune de "qui tu es" ou pire, que cette grande question t'encombre ou te fiche la trouille, bienvenue au club. La solution ? Une petite métaphore qui fait déculpabiliser et qui te permet de voir que tout a du sens 😏
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03:13 - La lourdeur de "Qui suis-je ?"
13:28 - Une carte avec du brouillard
17:30 - Créer de nouvelles villes
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La grande question du développement personnel, c'est souvent de revenir à "qui ont est". Et je sais pas toi, mais perso, j'ai passé un certain temps à pas savoir qui c'était. Et cette montagne à gravir avant de pouvoir "atteindre mon plein potentiel" me faisait quand même drôlement stresser. Et si on considère en plus on considère que l'on est "pas seulement (mon job, un parent,...)", c'est encore plus gros. Bref un joyeux bazar.
Et un tel bazar, ça peut s'organiser en une carte variable, spécifique à chacun, que ce soit dans leur apparence, dans leur météo ou autre chose. Et une carte, elle a souvent plein de villes dessus, de tailles diférentes, avec un degré d'investissement variable au cours du temps et oui, parfois elles tombent en panne et on retombe dans nos vieux schémas. Et c'est OK. Si tu considères que tu es une carte, d'un coup, tout prend du sens et on se sent de nouveau normal·e·s. Et ça, ça n'a pas de prix
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Si on ne se connait pas, enchantée, je suis Dr Fanny Leboulanger, médecin et coach sexo, ravie de faire ta connaissance. Dans ma pratique gynéco au quotidien, je me suis rendue compte qu'il y avait pas mal de trucs qui clochaient et assez peu de solutions pour y remédier. Après avoir fouillé les limbes du développement personnel pendant pas mal de temps, j'ai découvert un hack dont personne ne parle : la tête ne suffit pas, il faut parler au corps. Et quel meilleur moyen pour cela que retrouver le plaisir d'être en vie et une sexualité qui te correspond ? 😏
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Transcript
Hello tout le monde et bienvenue dans un nouvel épisode. Si c'est ton premier, bienvenue et si c'est pas ton premier, j'espère qu'il te plaira aussi. Et merci à tous et toutes de partager votre temps avec moi. Aujourd'hui, je voulais partager en français une de mes métaphores. parce que si t'es comme moi et que t'as déjà commencé un petit peu à travailler sur toi, il y a de bonnes chances que tu sois tombé sur des super conseils: "aie de la gratitude pour ce que tu as déjà", "écrit des affirmations matin et soir pour reprogrammer ton cerveau" -j'ai déjà essayé d'écrire, "je m'aime et je m'accepte" pendant un mois. Je pouvais toujours pas lui porter ma figure dans le miroir-. Ou bien "fais tes rituels du matin et du soir" - je me suis toujours demandé comment faisaient les gens qui avaient des enfants pour prendre une heure pour eux le matin et le soir, mais... et le pire du pire, parmi tous ceux-là, " sois toi-même". Tu peux me dire oùelle est? Genre euh, c'est qui? Fanny? Tu es par là, tu m'entends? Parce que je sais pas qui c'est, hein... t'es là? ouh ouh ouh ouh! C'était censé être une interprétation des corbeaux mais mes capacités en imitation animale sont encore en pratique. J'ai moins d'expérience pour faire parler les animaux que les différentes petites voix dans ma tête, enfin bon... ceci étant dit, beaucoup de généralités et surtout une très grande question "Qui suis-je?".
Ce qui est bien avec "Qui suis-je?" c'est que personne n'a la réponse. Et que tout le monde peut essayer de faire un truc avec. Est-ce que tu es une âme venant faire une expérience humaine... parce que tu comprends la béatitude éternelle, c'est quand même vraiment chiant. Si t'as pas vu la série The Good Place sur Netflix, je la recommande chaudement. On parle un peu de ça. Ou est-ce que tu es un ensemble de chakras en total déséquilibre que t'essaies d'équilibrer jusqu'à ce que tu te rendes compte que, de base, c'est impossible d'avoir un équilibre parfait. Ou peut-être rien de tout ça et que au fond, ce genre de considération te sort par les trous de nez parce que ça reste du grand luxe d'occidental privilégié qui n'a rien d'autre à faire que se regarder le nombril pendant que des gens meurent de faim, de maladie ou de guerre ailleurs sur la planète.
Et perso, je pensais un peu comme ça, un mélange des trois à la fois. Jusqu'à ce qu'un jour une dame très sage me dise un truc tout con: "Si tu devais pas être là, ben tu serais pas là". Euh... Pardon? Si tu devais pas être là, tu serais pas là. Hum...Mais encore ? T'aurais une autre forme, une autre expérience, sur une autre planète, ou dans un univers parallèle. Ou n'importe quoi d'autre. Si tu devais pas être là, tu serais pas là. T'as qu'une seule vie en tant que Fanny. La question c'est, est-ce que tu veux la vivre ou est ce que tu veux la passer à essayer de la transcender pour devenir autre chose?
03:13 La lourdeur de la question "qui suis-je ?"
Et en vrai, il n'y a aucune mauvaise réponse à cette question. Ça relève du choix personnel. Est-ce que tu préfères vivre celle que tu as ou est-ce que tu cherches à la transcender et à vivre autre chose? D'ailleurs, il y a une autre possibilité, une troisième, qui est "est-ce que tu veux la vivre en demi teinte, en demi-sommeil, comme un zombie en suivant la rivière de tes conditionnements permanents et des injonctions merdiques autour de toi?". Et il n'y a pas de piège, chacun fait comme il peut, hein, clairement. Inutile de dire que cette conversation m'a totalement retourné le cerveau. Si elle te retourne le tien, c'est cadeau. Si tu devais pas être là, ben tu serais pas là. Ah ha
Je sais pas trop pour toi mais perso " Qui suis-je?", ça m'a toujours paru un peu gros comme question. Genre une espèce de montagne, énorme, avec presque le sommet qui se fout de ma gueule en mode "T'auras la réponse que quand t'auras gravi tout ça. Et puis tu sais quoi? Je vais me faire pousser des ailes et te faire encore plus chier aller voler au-dessus nah" Du genre si tu veux avancer dans ta vie, il faut savoir qui tu es.
En vrai, comme je savais pas, je me sentais un peu condamnée en fait... du genre "bah si tu sais pas, déso hein, tu pourras rien faire d'aligné, de vraiment bien dans ta vie, t'es condamné à poursuivre ce but de trouver qui tu es". Youpi?
Du coup, quand on cherche au niveau du développement personnel ou de l'évolution personnelle, on va quand même beaucoup trouver un truc assez fréquent qui est "tu es plus que"... Plus qu'un parent, plus qu'un partenaire, plus que ton job, plus que ton histoire. Et en soi, c'est vrai... mais perso, ce qui était une colline de "qui Suis-je" s'est transformée en un Everest en mode "t'as cru que c'était une colline?" Comme si être "plus que ça" était devenu un truc absolument monstrueux, alors que avant, j'avais déjà aucune idée de ce que c'était.
Mais bon... admettons, allez... je suis plus que ça. Soyons honnêtes, je suis une combinaison de plein de choses très basiques. Je fais partie d'interactions interpersonnelles: je suis la fille de mes parents, la partenaire de mon compagnon, je suis une amie, une ennemie, j'espère pas trop souvent. Je suis aussi ce que je sais: mes études médicales, mes compétences en coaching, les livres dont je me souviens, la pop culture dans ma tête qui fait que très souvent, quand on parle d'un auteur classique, je hoche la tête poliment, alors qu'en vrai, si je l'ai lu, je ne m'en rappelle pas très très bien. Je suis aussi ce que j'enseigne et ce que je partage: l'empowerment féminin, la sexualité, les métaphores dans ce podcast, mes compétences en santé. Je suis aussi ce que je fais: je suis médecin, je suis coach sexo, je suis podcaster, je suis prof de yoga, je suis une bonne cuisinière, seulement quand j'ai envie. Et je suis également comment je me comporte: je suis gentille et pleine de compassion je suis impertinente, je déteste qu'on me raconte des conneries, et parfois je suis vraiment très en colère à l'intérieur, sauf que je suis polie et je n'explose pas sur les gens.
Je pourrais continuer cette liste encore encore et encore, mais je voudrais pas que tu t'endormes. Tout ça pour dire que, en vrai, on n'a même pas encore commencé à escalader la colline, qui est un conglomérat de tout ça, et en plus tu m'expliques que je suis censé être "plus que ça..." Mais globalement je vais mourir écrasée sous le poids alors que j'ai même pas commencé en fait... j'ai ma petite voix à l'intérieur qui se fout de ma gueule en mode "t'envisages sérieusement d'escalader l'Everest avec tes boulets aux pieds? Bonne chance!"
D'ailleurs je voudrais faire une petite mise au point, peut-être un tout petit peu de mauvaise foi, mais c'est pas grave. On entend partout "tu es bien plus que ton job", et c'est probablement vrai d'ailleurs... vu qu'on a vu juste avant qu'on était plein de trucs. Mais en même temps, est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer comment je suis sensée être plus que tout ce à quoi je consacre ma vie en ce moment? Il y a un peu la même chose autour d'être parent. Tu es plus qu'une maman, certes, mais bon, quand ma vie a été piratée et tourne autour de mes gosses littéralement en permanence, en courant partout, avec une possibilité de se faire quelque chose pour moi extrêmement limitée. Ou pire, quand on m'explique que m'occuper de mes enfants, c'est du temps pour moi, même si je les aime plus que tout. Tu peux vraiment me dire droit dans les yeux que je suis plus qu'une maman? En vrai, juste être une maman, ça m'épuise et je suis censée être plus que ça?
Pour certains, cette certitude d'être plus que ça, plus que tout ce qui nous prend notre temps, peut être rassurante. Dans le sens oui, je suis plus que ça. Et pour d'autres, ça peut amener à une totale dissociation. Comment est-ce que je pourrais être plus que tout ce qui me consomme la majorité de mon temps? Y a pas la place en fait... Ou pire, admettons que je ne sois pas ce qui me consomme tout mon temps... donc en vrai toute cette énergie est consommée dans quelque chose qui n'est pas qui je suis? Vraiment?
C'est insupportable pour un système nerveux. Avoir la sensation que tout tourne autour de quelque chose et qu'on t'explique que cette chose là, "tu sais, tu es bien plus que ça" Ou même pire, ça peut être une excuse aussi pour se sentir mal et se sentir pas au niveau. " Je sais que je suis plus que ça et pourtant j'arrive pas à le sentir, parce que je suis coincé dans ma vie quotidienne, et comment je sens que mon énergie est bouffée par tout. Quel est mon problème? Et qu'est-ce qui va pas chez moi?" Oui, encore une autre possibilité pour se faire se sentir mal. C'est pas comme si on en manquait, hein?
J'ai bien conscience que je suis totalement de mauvaise foi en parlant de ça... Mais en vrai perso c'est comme ça que je le ressens. Et après avoir discuté avec quelques personnes à droite à gauche, je suis pas la seule. Ce que je veux dire par là et c'est le cas pour beaucoup d'entre nous, c'est que par exemple si on prend mes études médicales, elles ont consommé beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, beaucoup d'investissements financiers de la part de ma famille, j'en suis tombée malade, ma vingtaine je la reverrai jamais. Donc en fait non, même pas en rêve tu m'expliques que je ne suis pas que médecin? Oui, certes je ne suis pas que médecin, mais tu vas pas diminuer tout ce que j'ai sacrifié en fait... et c'est pareil pour les autres boulots. Qu'ils soient demandeurs physiquement, mentalement, quand t'arrives chez toi le soir crevé, t'as beau savoir dans ta tête que tu es plus que ton job... comment ça? Je suis plus que ça? Toute cette énergie mise là et je suis censé être plus que ça? C'est pas assez?
Bon blague à part évidemment que j'exagère... évidemment que je suis de mauvaise foi et je prends les choses littéralement, évidemment que toutes ces considérations viennent d'une bonne intention, de beaucoup d'amour, d'une volonté de faire relativiser les choses et de nous faire aller bien. Et parfois malgré les bonnes intentions, tu te ramasses les pieds dans le tapis puissance dix-huit mille. Parce que t'as beau avoir bien compris avec ta tête que tu es plus que ça, c'est insupportable pour un système nerveux, c'est tout.
En plus, en général, quand on se pose ce genre de questionnement, c'est pas dans un moment de notre vie où tout va bien, où on est heureux et où on baigne dans la béatitude et le kiff en étant aligné et comblé. C'est pas obligé hein... mais souvent ces questionnements apparaissent dans des circonstances assez désagréables.
Du coup, ben on cherche des réponses. Et dans ce genre de situation, souvent, nos programmes internes, nos croyances, nos schémas automatiques, soit ils se sont fait la malle, soit ils sont mis à mal par des circonstances désagréables: genre quand tu tombes malade, quand tu te fais virer, ou quoi que ce soit... et vu que notre cerveau fonctionne avec des prédictions ou des schémas automatiques, bah quand ils ne sont plus là, ça fait un vide. Et le cerveau qui tourne en mode "Où sont mes certitudes? Où sont mes programmes? Où sont mes prédictions? Il n'y a plus rien, il y a plus rien, il y a plus rien". Toute cette injonction de" trouve qui tu es vraiment". Ce serait presque comme si quelqu'un se moquait de toi en toile de fond. Pendant que ton cerveau court en boucle tout seul "je suis perdu, je suis perdu, je suis perdu" et qu'il y a quelqu'un qui te dit "Tu sais, les programmes alignés avec qui tu es, ils existent. Faut juste que tu fasses un effort pour les trouver. Si tu les as pas, c'est que t'as pas cherché au bon endroit ou que t'as pas cherché assez fort. Bref, t'es dans la merde et c'est de ta faute". Bon, là encore j'ai le trait hein On est d'accord mais bon.
Du coup, avec tout ce joyeux bordel, la grande question de "qui suis-je" amène souvent plus de questions, plus de bazar intérieur que de solutions. Et pendant que je réfléchissais à cette grande question, l'autre jour, je me suis dit "mais il y a tellement de bordel là-dedans, je pourrais en faire une carte". Et d'un coup, c'est une métaphore qui a résolu une quantité de questions existentielles dans ma petite tête ou, à défaut de les résoudre, m'a permis de les prendre avec un petit peu plus de recul: évidemment que je suis plus que ça, je suis un monde entier où il y a de la place pour ça et encore plus. Tu vois le genre de carte dessinée au début d'un livre d'héroïc fantasy ou d'un RPG ou quelque chose, un monde totalement autonome avec des montagnes, des vallées, des villes, des coins de cambrouse.
En fait une carte comme celle-là, non seulement elle est énorme et en plus elle est belle. Elle est complète. Spoiler alert, chacun d'entre nous a la sienne, une combinaison de beaucoup de choses. Et j'avais trouvé cette métaphore assez apaisante un peu .Parce qu'en soi, elle permet de comprendre plein de choses. Bon spoiler alert, c'est pas parce que t'as la métaphore que d'un seul coup tes problèmes se sont envolés. Mais bon, depuis le temps qu'on se connaît, tu sais déjà que je ne crois pas aux solutions miracles. et si on vient de se rencontrer, tu sauras que j'aime pas les solutions miracles.
Si cet épisode te plaît, je te propose d'utiliser le petit jingle qui arrive pour mettre une note au podcast sur ta plateforme préférée. Juste pour dire il y a des trucs sympas ici. Et si tu as le temps, bien sûr, tu peux même rajouter un petit commentaire. Ça participe toujours à la diffusion du podcast. Merci.
13:28 Le brouillard de la carte
On va essayer d'accepter deux secondes que nous serions des cartes de RPG, c'est un truc incroyable. Sur cette carte, il y a des parties qui sont accessibles et d'autres qui le seront plus jamais. Peut être parce qu'elles ont été détruites par un ouragan ou par un tremblement de terre, qu'on va appeler au hasard la puberté.
Et que même si ce qui était là ne reviendra pas, il reste quand même des ruines, des plantes, des couleurs. Donc il y aura toujours une petite partie de mon enfance avec moi, sur ma carte. Peut-être que certaines parties deviendront accessibles plus tard si je choisis d'avoir des enfants, ou peut-être pas. Ou peut-être qu'une énorme montagne va sortir d'un océan quand je partirai à la retraite. Ou peut-être pas. Cette carte, elle est en fait en évolution permanente.
D'ailleurs, faut qu'on parle d'un truc... parfois la carte, elle peut avoir pas mal de brouillard dessus à certains endroits. Et parfois le brouillard s'en va. Tu sais le genre d'épiphanie qui te fait dire ""Alleluiah,, j'ai compris quelque chose alors qu'on me l'avait déjà répété dix fois".
Et puis au bout de trois semaines, le brouillard est revenu... parce qu'en soit, j'ai pas compris ce qui créait le brouillard au départ. si on considère l'approche du haut vers le bas. C'est-à-dire "Je rajoute une habitude à quelque chose d'existant", c'est un peu comme si je soufflais sur le brouillard pour le faire disparaître. A l'inverse, l'approche du bas vers le haut: "d'abord, je travaille avec mon corps pour faire de la place afin de me libérer du brouillard" permet de comprendre pourquoi il y a du brouillard et de changer quelque chose pour qu'il y en ait moins. Aucune approche n'est meilleure que l'autre. Soyons honnêtes... à certains moments, on a juste besoin de faire de la place en mode
"je souffle dessus parce que là, il y a urgence" plutôt que de comprendre pourquoi ça fait du brouillard. "Là, j'ai pas le temps, en fait, je m'occuperai de comment après" Et parfois c'est aussi bien de prendre le temps de comprendre pourquoi il y a du brouillard et comment faire pour qu'il n'y en ait moins. Le but du jeu, c'est d'être consciente des deux mécanismes.
Parfois, certaines cartes ont tendance à faire du brouillard toute la vie ou un peu plus à d'autres moments. Certaines auront aussi très peu de brouillard. Et parfois on peut avoir besoin d'aide pour installer quelques ventilos pendant quelque temps sur la carte. Du genre à un moment si t'as besoin d'antidépresseur, bah t'as peut-être juste besoin de ventilo à un moment, le temps de comprendre pourquoi tu fais plus de brouillard. Et une carte avec des ventilos n'est pas moins belle qu'une carte sans ventilo. A choisir entre mettre des ventilos pendant quelque temps pour t'aider à souffler dessus ou t'épuiser à souffler sur le brouillard pendant des jours et des mois jusqu'à ce que tu t'effondres d'épuisement... Il vaut mieux des ventilos quand même. Enfin, en tout cas, c'est ce que je pense.
Je trouvais cette métaphore de la carte assez rassurante aussi.. Parce que parfois une zone va sortir du brouillard d'un coup, une ville va s'écrouler, mais il restera toujours quelque chose. Et ta carte, elle est déjà remplie de plein de trucs comme ça. Il y aura toujours quelque chose à regarder, quelle que soit la sensation de vide que tu peux avoir, quelle que soit la sensation de ne rien maîtriser, de ne rien savoir, de faire n'importe quoi... ta carte, elle sera toujours là. C'est qui tu es, elle est toi. Parfois, Il y a tellement de brouillard dessus qu'on a peur qu'elle soit plus là. Mais elle est toujours là.
J'irai même un peu plus loin. Assez peu d'entre nous, et je m'inclus dans le lot, prenons le temps en tant qu'adulte de regarder cette carte, de voir que tel endroit s'est écroulé et qu'il y a un champ à la place, par exemple. Il est très facile de regarder sa carte à travers un filtre périmé du genre, celui qu'on avait quand on était enfant ou ado. Comme si notre cerveau regardait la carte en disant " oh du vert! Le vert, c'est du jaune et du bleu". Et si on la regarde avec nos yeux d'adulte, on se rend compte qu'il y a plein de nuances de vert. et qui a plein d'autres couleurs. Et il n'y a rien d'anormal à ne pas avoir repéré qu'il y a plein de nuances de couleurs. On nous l'apprend pas. Donc en fait, c'est à nous d'avoir un oeil curieux et de regarder notre carte depuis nos yeux d'adultes.
17:30 Créer de nouvelles villes
Parfois, sur ma carte, je créé des nouvelles villes. Enfin, soyons clairs, plutôt des villages. Quand je crée un nouveau truc, c'est un petit village. Et puis le passage du village à la petite ville. De la petite ville à la moyenne ville, de la moyenne ville à la grande, et de la grande à la mégapole, ça demande quand même un max d'énergie et d'effort. Et parfois, j'ai juste envie que ce petit village reste un petit village. parce que clairement, dans nos sociétés et en particulier avec les enfants, on veut qu'ils deviennent bons dans quelque chose. Donc on préfère les inciter lourdement à transformer un village en mégapole plutôt que de les autoriser à avoir plein de petits villages.
Donc non, parfois j'ai juste envie d'avoir des villages, déso... Et c'est OK. Il n'est pas question de "Je ne suis pas capable de transformer un village en mégapole" ou quoi que ce soit d'autre, comme connerie. Et alors, en plus, si t'as la responsabilité d'aider un petit choupinou ou une choupinette à jouer avec sa propre carte, en étant parent, tu peux pas tout faire partout. Tous les villages ne deviendront pas des mégapoles. Et puis soyons honnêtes, franchement, une carte oùil n'y a que des villes, c'est moche. On a aussi besoin d'un peu de campagne. On a aussi besoin de petits villages. Et puis parfois, bah le village il serait un peu laissé à l'abandon parce que tu te concentres sur autre chose. Et tu reviendras. Ou pas. Il y a rien de mal, en fait. ..On a tendance à se mettre la pression parce qu'on croit que chaque village doit devenir une mégapole dès qu'on le construit, pour que l'investissement soit rentable, ou pour que ça ait du sens, ou pour que ça serve à quelque chose. Et c'est pas vrai.
D'ailleurs, si on continue la métaphore des villes, il y a des petites villes, des villes moyennes, des mégapoles et elles peuvent avoir un rôle différent. Certaines vont amener l'eau, d'autres vont stocker les denrées pour passer l'hiver, d'autres produisent l'électricité. Tu vas pas faire fonctionner à fond la ville qui s'occupe de purifier l'eau s'il a pas plu depuis un mois sur ta carte, n'estce pas? Idem pour la ville qui stocke les denrées pour passer l'hiver. Peut-être qu'on va lui foutre la paix en été, le temps de récolter les trucs avant de les stocker. Peut être que c'est pareil pour nos vies, en fait... il est totalement illusoire de croire que toutes les villes doivent fonctionner à plein régime tout le temps. On ne peut pas tout faire en même temps, déso... Au-delà du fait que c'est impossible, c'est totalement contreproductif de partager ton énergie à part égale. Et y a rien de mal à faire évoluer, à faire changer quelle énergie va où. C'est même comme ça que ça devrait se passer. Donc non tu n'es pas cassée si tu fonctionnes pas à plein régime tout le temps. Si en ce moment le sport te passe par-dessus la tête, ou simplement parce que t'as envie de hurler qu'on te foute la paix puisque tu voudrais rester sous la couette et mordre le premier ahuri qui passe, c'est OK. Il y a rien d'anormal chez toi. L'attention que reçoit chaque ville varie à chaque instant, à chaque moment, en fonction de ton boulot, de ton cycle, de à quel endroit tu es dans ta vie, de à quel moment, des contraintes extérieures. C'est illusoire de croire que toutes les villes peuvent fonctionner à plein régime tout le temps. En plus, c'est même pas sain, t'imagines...
je sais pas ce qu'il en est pour toi, mais perso je sais que quand ça va pas, j'ai tendance à me faire pirater par mon propre cerveau et plonger en totale anesthésie corporelle. Que du coup je tourne en boucle sur le même cycle de pensée vachement utile, du genre "Oui, mais j'arriverai jamais à monter ce business de coaching, il va falloir que je retourne faire de la médecine générale à temps plein. Après tout j'ai étudié pour ça. Je suis bonne à ça." Du coup, je me déteste, je me déconnecte. Manifestement, je reste un être humain qui a de temps en temps, besoin de se rappeler ce qu'elle enseigne et ce qu'elle partage. Bref... Notamment le fait que j'ai le droit de me sentir bien dans ma vie, que les choses fonctionnent avec facilité et que j'ai pas besoin d'en baver pour réussir à faire quelque chose. Toute corrélation avec les études de médecine serait totalement assumée et pas du tout fortuite.
Littéralement, dans ce genre de moment en fait, bah je coupe le courant de mes villes principales. Du coup j'ai des gens qui courent partout en mode "à l'aide à l'aide, il fait tout noir" Bah oui, c'est normal, j'ai éteint toutes les lumières que j'avais allumé, ce qui est quand même un tout petit peu idiot. On est d'accord. Tout ça pour dire que en vrai, se prendre les pieds dans le même tapis de schéma automatique que d'habitude, ça n'est ni grave ni incompréhensible. Il y a rien d'anormal chez toi ou chez moi. C'est simplement que, bah on a mis en place des nouvelles lumières. Et que parfois il y a plus assez de jus. Et qu'il faut rajouter des panneaux solaires quelque part, ou changer les piles du ventilo, ou rajouter quelques éoliennes. Tu peux aussi mettre des centrales à charbon si tu veux, mais bon le principe sera le même, elles tombent en panne les centrales.
Du coup, si on accepte que sur notre ville, il y a plein de types de villages et de villes différents qui ont des fonctions différentes, qui sont sur des endroits sur la carte différents, il est totalement illusoire de croire que toutes les villes et tous les maires peuvent avoir une opinion similaire. Tu sais, quand tu comprends pas pourquoi certaines choses te font dégoupiller plus que d'autres... évidemment qu'une ville qui a déjà vécu un tremblement de terre sera plutôt en mode "alors j'ai besoin d'un bunker, de provision d'eau et de nourriture pour trois mois, de barricades etc..." donc oui si dans ton histoire il y a quelque chose de douloureux, bien évidemment que ça va taper plus fort et c'est compréhensible.
Je sais que perso je peux avoir tendance à vouloir que toutes les parties de moi soient d'accord avant de faire quelque chose. Et que si toutes les parties de moi ne sont pas d'accord, c'est-à-dire que si j'ai pas fait le point avec tous les contre arguments et que je les ai pas tous démontés, ben je fais pas. Reconnaître que j'ai une opinion et son contraire, c'est-à-dire que une ville qui est dans la neige et une ville qui est dans le désert, elles ne vont pas penser pareil, ben c'est un peu galère. Du genre "Ah ben j'ai envie de quitter mon job parce que je suis en difficulté, mais clairement j'ai encore besoin de sous pour subvenir à mes besoins de la vie quotidienne". J'ai le droit d'avoir les deux en fait. Et t'as le droit aussi bien sûr.
Quand les différentes villes sont sur des parties opposées de la carte, littéralement, certaines sont dans la montagne, d'autres sont au pôle, d'autres sont en plein désert, à quel moment elles peuvent avoir la même opinion au sujet de quelque chose? Les Inuits ne peuvent pas comprendre la douleur d'un sol qui se craquèle sous la sécheresse. De même que le village au milieu du Sahara n'a aucune idée de ce qu'est l'augmentation du niveau de la mer... c'est impossible que tous ces gens aient la même opinion. Et d'ailleurs encore heureux. Et il y a rien d'anormal si c'est ce que tu ressens. Prétendre que telle ville n'existe pas, que son opinion n'existe pas, ça ne marche pas trop. En tout cas, pour moi, ça a jamais marché. La seule chose que je peux faire, c'est leur offrir un siège au conseil de mon château central personnel, en écoutant chaque voix et chaque inquiétude plutôt que de vouloir que tous les maires aient la opinion, Chaque voix a le droit d'être entendue et elles ont le droit de ne pas être d'accord entre elles.
Toutes les villes ne sont pas faites pour devenir des mégapoles. C'est okay de privilégier certaines à certains moments, et d'autres à d'autres moments. Et que parfois bah quand on suit nos schémas habituels en fait, c'est parce que les nouvelles pratiques, elles ont pas tenu suffisamment longtemps et c'est ok. Il suffit juste de rallumer la lumière et ce qui est chouette avec une carte, c'est qu'il y a plein de trucs à voir dessus. Et puis en général c'est souvent une question de comment tu la regardes plus que ce qu'il y a dessus.
je sais pas ce que t'en penses, mais moi, cette métaphore de la carte, elle me rassure un petit peu. La sensation d'être plus que ça, d'être quelque chose d'énorme alors que mon cerveau ne comprend pas. Accepter que je suis tout un ensemble de choses. Je suis mon histoire. Je suis les injonctions de ma société, simplement en fait imaginer que je suis ce gros truc avec ces spécificités, ces villes qui sont différentes, qui ont des avis différents, c'est quelque chose de rassurant, en fait... si tu prends la considération que chacun est une carte d'un coup, en fait tout devient normal. Tout devient OK, quai, tout devient acceptable. T'as le droit de laisser un village rester un village. T'as le droit à un moment de privilégier une ville parce qu'il fait chaud. T'as aussi le droit de vouloir rajouter de la lumière à certains endroits pour voir ce que ça donne ou de vouloir changer la culture qui est dans le champ. Toutes ces choses-là, t'as le droit en fait.
Bon, clairement, on ne va pas se mentir hein, j'ai aussi besoin de me rappeler extrêmement régulièrement que je suis une carte et que tout va bien chez moi, hein. Je suis comme tout le monde. Je me retrouve assez facilement hijackée par mes conditionnements, mes machins, mes bidules, hein, Donc je te le partage. Mais on ne va pas faire genre que j'ai tout compris et que je le maîtrise. Tout ça pour dire, cette carte c'est juste un petit outil pour essayer, je trouve, de relativiser les choses. simplement de lâcher la pression de "qui suis-je". Moi, elle m'avait bien aidé. C'est pour ça que j'avais envie de te la partager Aujourd'hui, et après avoir parlé de la carte elle-même dans le prochain épisode, on va parler de comment on la regarde. Ouais, je sais, c'est un énorme teasing, mais quand j'ai enregistré cet épisode, il était genre beaucoup trop long par rapport à la durée habituelle. Donc je me suis dit que c'était mieux si je le coupais en deux. J'assume pas encore de publier des épisodes de cinquante minutes, ça viendra peut-être. Ou pas. Enfin bon bref...
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Il s'appelle essence. Réveiller son corps pour retrouver le plaisir d'être en vie, il me tarde de savoir ce que tu en penses. Merci d'avoir partagé ton temps et ton énergie avec moi, Prends soin de toi et à la semaine prochaine.